Pléthore de sondages sont sortis pendant et après le confinement, et se sont intéressés à nos d’habitudes alimentaires qui ont découlé du changement de vie momentané que nous avons vécu pendant ces deux mois. Quelles influences maintenant que le déconfinement est plus que largement amorcé ?
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On le sait, on a grossit ! Enfin on… VOUS avez grossi ! Et oui, ce premier sondage, on l’a fait en interne, et force est de constater que le journaliste en presse de bouche a été mis au régime forcé. On a tous perdu du poids, contrairement à la plupart des Français, et ce malgré cet étonnant et subit engouement pour le jogging. En même temps, entre les flippés qui ont acheté 15 tonnes de pâtes, les novices qui se sont aventurés dans la confection de pain, et les gourmands qui se sont (re)lancés dans la pâtisserie…
Selon Datalicious, l’observatoire des nouveaux modes de restauration de Just Eat, en confinement, près d’un tiers des Français se sont dits apaisés par la nourriture ; elle leur a donné « de bonnes ondes pour être forts durant cette phase si compliquée ». A contrario, 14% ont eu un rapport plus mitigé avec la nourriture durant cette période, puisqu’elle était source d’angoisses et véhiculait la peur de grossir. Moins soupe au lait, 55% des Français estimaient que leur moral n’étaient pas lié à la bouffe durant ce confinement.
Tous en cuisine, avec ou sans Cyril Lignac
HelloFresh (spécialiste des boites-repas livrées à domicile) a observé l’évolution des habitudes des Français pour le diner. Premier constat, entre février et avril 2020, le temps passé à cuisiner a augmenté de 184%. Il faut bien trouver des recettes de sauces pour les pâtes ! « Si les plats copieux comme la quiche lorraine ou le gratin dauphinois ont eu la cote pendant le confinement, ce sont les recherches de goûters classiques qui ont le plus cartonné. »
Et pour toute cette farine stockée ? Voyons le top 10 des recherches de recettes : gâteau au yaourt - crêpes - cookies - pancakes - gâteau au chocolat - quiche lorraine - fondant au chocolat (y'a de moins en moins de farine...) - mousse au chocolat (ayé, plus de farine !) - gratin dauphinois - blanquette de veau.
Selon Martin Pollet, DG France d'HelloFresh, « les gens réalisent que cuisiner peut-être facile, amusant et délicieux, et qu’il n’y a que des bénéfices : les gens savent ce qu’ils mangent, sont fiers et ont la sensation d’avoir accompli quelque chose, mais surtout, c’est une activité pour toute la famille ». Il ressort également de l'étude que les cuisiniers en herbes se sont éloignés des recettes rapides pour se tourner vers des plats qui demandent plus de temps, de concentration et de patience, sans pour autant nécessiter d’ingrédients rares ou d’ustensiles de cuisine spécifiques. Et Martin Pollet de conclure que « cuisiner un plat de A à Z implique souvent que le repas est plus sain et moins cher que l’option à emporter, mais tout aussi délicieux ».
Des choix de produits sain et locaux
L'entreprise Max Havelaar, via un sondage mené par OpinionWay, s'est penché sur les changements d'achat que nous avons opéré, entre budget resserré et possibilité moins grande de faire ses courses où l’on veut et comme on veut, lors du confinement. L'ONG indique que la quasi-totalité des Français consomme plus ou autant qu’avant les produits phares de la filière équitable : le chocolat (88%), le café (89%), la banane (82%) et le thé (80%).
Ils ont dit consommer plus de légumes (+16%), de chocolat (+16%), de café (+12%), de lait (+12%) de pâtes (+12%), de bananes (11% en achètent plus, mais 16% en achètent moins qu’avant), de riz (+9%). Un peu plus de 10 % achètent aussi moins de sucre (ce qui détonne avec la frénésie pâtissière existante), et près d’un quart moins de viande qu’avant (sans doute que des finances plus tendues ont eu raison de ce pôle de dépenses).
Ce confinement a constitué une occasion de repenser certaines habitudes d’achat, qui devraient durer encore quelques temps. En effet, si 35% des Français disent acheter leurs produits selon la disponibilité, les autres ont maintenant fait le choix de produits responsables. Ils ont privilégié des produits locaux ou de leur région (45%), des produits français (39%), des produits bio (29%), des produits bio et commerce équitable (14%), ou simplement issus du commerce équitable (10%).
Les Français sont donc pleins de bonnes intentions pour l’après crise. Plus de 80% d’entre eux avaient estimé qu’ils continueraient de privilégier, après le déconfinement, une consommation responsable avec une attention portée sur des achats alimentaires qui permettent une juste rémunération des agriculteurs (82%), qui respectent les conditions de travail dignes pour les travailleurs agricoles (82%), qui apportent une meilleure qualité nutritionnelle (81%), et qui soient respectueux de l'environnement (81%).
Datalicious abonde : le confinement a renforcé le fait d’être engagé dans le choix des produits consommés. En effet, « 1/5 des Français ont mangé français pour soutenir les agriculteurs et les petits commerçants de proximité ». Cet engagement est plus fort pour les personnes en zones rurales (25%) et les seniors (24%). Plus de 30% des Français plébiscitent une alimentation saine et équilibrée afin d’être en meilleure santé possible face à ce virus qui rôde. Et c’est la variété qui prime également pour 20% des Français, car elle leur a permis d’éviter la monotonie du quotidien.
Éric Roux : « Le confinement a permis de reprendre en main son alimentation »
La vente à emporter remporte un franc succès
Si nos compatriotes n’ont pas manqué de pâtes à la bolo ni de gâteaux au yaourt, ce sondage, cette fois par Ifop pour Le Fooding et Uber Eats (réalisé fin avril 2020), a constaté que les plats leurs ayant le plus manqué depuis le début du confinement était la pizza (49% des sondés, 69% pour les moins de 30 ans), les moules-frites (44%), puis le steak-frites (43%). Des spécialités étrangères se glissent dans le classement comme le couscous (34%), le hamburger (35%), les sushis (28%), les tacos (24%) et les bo-bun (13%). Cocorico, la blanquette de veau (35%), le bœuf bourguignon (31%), la choucroute (28%), et la bouillabaisse (17%) sont aussi dans le classement.
Ces plats ont manqués parce que ce sont ceux que l’on déguste le dimanche en famille, parce qu’ils ne sont plus réalisables pour cause de pénurie de farine pour lier la sauce, ou que c’est notre plat préféré au restaurant. Pour autant, il est étrange que la pizza, les hamburgers, les sushis et les bo-bun nous aient à ce point fait défaut puisque ce sont des produits qui sont resté relativement disponibles à la livraison et en vente à emporter.
Pour l’institut NDP Group, et son enquête réalisée là encore en début de confinement concernant la fréquentation des cafés et restaurants, 28% des personnes interrogées affirmaient utiliser des services de livraison. Ce chiffre passe à 39% s’agissant des « grands consommateurs » qui vont fréquemment au restaurant en temps normal. Parmi l'ensemble des utilisateurs des services de livraison, presque la moitié (42%) affirme qu'ils utilisent ce service pour la première fois suite au confinement, et 20% d'entre eux ont déclaré qu'ils l'utiliseront davantage pendant cette période.
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Et maintenant ?
Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance, réagit à ces nouvelles habitudes nationales, qui englobent une utilisation massive du drive en super et hypermarchés : « Certains consommateurs qui n’utilisaient pas internet pour leurs achats du quotidien auront pris de nouvelles habitudes pendant le confinement, et seront durablement convertis pour une partie de leurs achats. Ce sont notamment la livraison de produits bio, de produits frais issus de circuits courts qui vont bénéficier de la crise actuelle pour capter de nouveaux adeptes ». L’institut Nielsen précise que « d’autres seront déçus de l’expérience clients actuelle ou préféreront rester fidèles à leurs habitudes de consommation d’avant crise, une fois l’état d’urgence sanitaire passée, et pourraient abonner le online ».
Pour Datalicious, « tout laisse à penser que les Français projettent de maintenir un certain nombre des habitudes prises pendant cette période à l’instar de la préparation de repas maison », en tout cas pour 1/5 d’entre eux. Cette résolution est plus forte chez les 18-24 ans (28%) et les confinés avec enfants (24%).
Et les bonnes habitudes devraient continuer :
- 15% : se préparer des gâteaux, des desserts ou goûters gourmands ;
- 19% : prendre des repas complètement faits maison ;
- 11% : continuer de regarder des recettes ou des tutos à la télé (avec Cyril Lignac ?) ou en ligne ;
- 15% : faire des repas traditionnels de famille, et/ou réconfortants ;
- 9% : se prendre un petit apéro dînatoire qui va bien en fin de journée.
Enfin, déconfinement rime pour certains avec reprise en main, toujours selon Datalicious : 1/3 des Français indiquent qu’ils grignoteront moins, 15% arrêteront les apéros dînatoires, 17% stopperont également la préparation de ces jolis gâteaux et pâtisseries qui inondent les réseaux sociaux ces dernières semaines.
Mots-clés : Cuisine à la maison - cuisine confinement - pain farine