Soutenue par Valérie Pecresse, la Présidente de la Région Ile-de-France, le cheffe guadeloupéenne Babette de Rozières lance Le Parcours de la Gastronomie qui verra le jour à partir de 2020. Au fourneau dans son restaurant, à la région ou en voyage, Babette de Rozières ne s'arrête jamais. Rencontre.
Elle fait 1000 choses, elle est sur 1000 ponts. Cheffe de son restaurant à Maule « La Case de Babette », animatrice de son magazine sur My Cuisine, mais également conseillère régionale Ile-de-France auprès de Valérie Pecresse, « Ma Présidente » comme elle se plaît à le répéter, Babette de Rozières s’apprête à en faire 1000 autres… « Mon agenda est dans un état ! Je me demande même comme je fais pour m’occuper de mon mari. Je pars tôt, je rentre tard, mais il est rassuré. Quelle que soit l’heure à laquelle je rentre, je cuisine. »
« Mon mari », c’est Claude Butin, ancien magistrat et ancien Vice-président au Tribunal de Grande Instance de Rouen. « Il ne fait que des salades… mais j’aime cuisiner pour lui. Qu’il soit 22h ou 2h du matin, je cuisine. Et l’on mange tous les deux en tête-à-tête… »
Pour ses clients, Babette de Rozières est plutôt présente dans son restaurant en fin de semaine, les vendredi et samedi. À la région, après des journées extrêmement chargées où, selon elle, elle ne sait pas ce qu’elle fera le lendemain, c’est elle qui est en charge de toutes les questions concernant la gastronomie.
Même si elle prend ses fonctions de conseillère à la région en 2015, elle avoue que c’est très jeune qu’elle a été bercée dans la politique, son premier mari était un « cumulard, il était médecin mais n’a jamais exercé ou très peu, il était maire, sénateur, président du Conseil général », elle avoue « J’ai commencé comme ça, mais j’ai détesté la politique. Cela m’a quand même permis de rencontrer des hommes d’état, des hommes politique… Pas ceux de maintenant ! De vrais hommes politiques ! ».
Adhérente au RPR de Chirac, elle met du temps à entrer « physiquement » en politique, mais elle assure qu’elle ne quittera jamais son métier pour celle-ci. RPR puis LR par la suite, elle soutient tout de même Anne Hidalgo « qui est une amie » à la mairie de Paris. Les Républicains ne sont pas plus amusés que cela par ce soutien, mais Babette de Rozières tient bon « Je leur ai dit : c’est une amie. Et c’est une amie à qui je rend service, elle a besoin de mon image, de ma popularité, pourquoi je dirais non ? L’amitié pour moi, cela à un sens ! Et j’ai rajouté qu’il faudrait arrêter avec le clivage droite-gauche, la politique, c’est l’Homme et si il est bon, on le suit…».
Valérie Pecresse, par la suite vient lui parler de son voeux de se lancer à la tête de la région mais Babette de Rozières l’envoie sur les roses (aucun lien avec le P.S, c’est fois-ci…), elle ne veut pas passer de l’autre côté du miroir. Le statut de simple adhérente lui suffit amplement et si elle avait du s’engager auprès de la maire de Paris, elle aurait pu le faire « Ce n’est pas mon bord, jamais je n’aurais pu être socialiste… ». Elle voyage énormément, son restaurant parisien à ce moment-là lui prend pas mal de temps, elle aurait du mal à en trouver plus pour tout engagement politique. Mais c’était sans compter sur la ténacité de la future présidente de la région Ile-de-France qui va proposer régulièrement à la cheffe, pendant deux ans, de la rejoindre. Elle sera placée quatrième sur la liste, donc éligible.
À la région, Babette de Rozières décide de créer pour les années futures « Le Parcours de la Gastronomie ». Alors qu’elle est déjà sur le dossier de la Cité de la Gastronomie qui sera sur pied à Rungis aux alentours de 2025, elle « n’est pas élue pour enfiler des perles » et avant que la Cité ne sorte de terre, elle propose de réaliser un parcours gastronomique en Ile-de-France. Elle choisit alors des endroits clefs liés à la gastronomie, l’Hôtel de la Marine dans Paris, La Halle Gourmande de Saint-Ouen, près des puces ; à Versailles, la Vieille Poste en face du potager du Roi pour expliquer, entre autre, les légumes oubliés. Mais également, le Pavillon de la France de l’exposition universelle de Millan qui sera reconstruit à Roissy, ainsi que la Cité du Goût à Noisiel. Le tout devrait sensiblement être ouvert entre 2020 et 2024… Pour le moment, aucun chef n’est officiellement en lien avec l’un des lieux dont tous devraient être pourvus de divers restaurants. Un beau projet qui mettra la région Ile-de-France en avant, également pour sa gastronomie, qui passe souvent après beaucoup d’autres régions.
Jusque-là, la cheffe / conseillère régionale va développer nombres d’évènements en Ile-de-France comme en Seine-et-Marne où Babette de Rozières prévoit de faire venir des producteurs au Château de la Ferrière qui mettront en avant leurs différents produits. Produits qui pourront devenir labellisés « Région Ile-de-France ». En février prochain, du 1er au 3, à Porte de Versailles, la cheffe guadeloupéenne reprend le dessus pour la 4e édition du Salon de la Gastronomie des Outre Mer et la Francophonie qu’elle a fondé.
Pour cette année, l’invité du salon est la Louisiane et l’on s’imagine déjà déguster de fantastiques Jambalaya ou Gumbo où les épices sont le thème principal du salon. Le chef d’honneur invité n’est personne d’autre que Michel Roth, meilleur ouvrier de France. Différents trophées de cuisine dont le premier Photo culinaire avec pour thème cette année : « Biodiversité des Outre Mer » ainsi que la première édition du Trophée Marmaille en cuisine pour les enfants de 8 à 14 ans. Débats, conférences, et autres démonstrations culinaires seront également présent le tout sur 6000 mètres carré, de quoi partir au soleil, pendant trois jours alors qu’il fera certainement froid au dehors… Et comme le dit elle-même la cheffe « Mon premier contact sincère avec un pays passe par mon ventre… », c’est l’occasion de venir découvrir des saveurs différentes !
Un mois plus tard, aux alentours de mars 2019, Babette de Rozières se racontera dans un livre (Éditions Orphie) qui retracera sa vie, un livre qu’elle adresse aux jeunes pour leur donner « espoir en l’avenir ».
Babette de Rozières est surprenante, à l’image de ses épices, piquante, acide parfois, douce également, c’est un caractère bien trempé, elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas et ce qu’elle veut aujourd’hui, c’est véritablement apporter la gastronomie au grand public, saupoudré de quelques épices créoles…
Mots-clés : Babette de Rozières - Ile de France - parcours gastronomique