Ses pâtisseries orientales parlent pour elle. Fatima Laoudedj, plus connue sous le pseudonyme de Sherazade est une véritable star en Algérie et s’est faite un nom en France en participant activement aux émissions matinales de Sophie Davant sur France 2. Depuis quelques semaines, il est possible de venir déguster sa cuisine dans son restaurant salon de thé parisien, Mosaïc.
Sherazade by... 7 de Table.com
C’est un surprenant parcours qui amène Sherazade à être connue à la fois en France et en Algérie, bien que la France l’ai reconnue en premier, comme quoi, le proverbe est toujours vrai : « Nul n’est prophète en son pays ». À 24 ans, Fatima Laoudedj arrive en France. Elle laisse derrière elle des études de médecine qu’elle faisait en Algérie pour les reprendre quelques temps plus tard en France. Mais l’intérêt n’y est plus. Plutôt que de guérir le corps, Sherazade propose alors de bien le nourrir en travaillant sur les « pâtisseries algériennes » et c’est avec ses enfants qu’elle fait des découvertes. Et c’est là que le succès débarque dans sa vie. Les amis, la famille, tout le monde adorent les pâtisseries de Fatima. Son mari va même jusqu’à les appeler « joyaux » tellement sont-ils bons et beaux. Et comme ce sont des joyaux, Fatima devrait s’appeler Sherazade comme la princesse des 1001 nuits, l’idée est adoptée. La nouvellement baptisée Sherazade commence alors en 2010 un blog qui va rapidement convaincre les plus gourmands, Les Joyaux de Sherazade.
Une belle notoriété virtuelle s’installe : « Les gens sont ravis de découvrir des recettes d’enfance » mais circonspecte devant les attentes des internautes, Sherazade se rend rapidement compte que les algériens de France ou même les Français ne connaissement finalement que très peu la cuisine algérienne, la vraie, alors que « les voisins marocains ont fait un énorme travail pour faire connaître leur cuisine » nous confie la cheffe, et pourtant il y a une histoire commune avec l’Andalousie. Sherazade est d’Oran, à l’Ouest de l’Algérie, et c’est par la cuisine Oranaise qu’elle commence à chercher et fini par trouver d’anciennes recettes « J’ai recensé, par exemple, 10 façons de faire la harira algérienne ».
Plus tard, un premier livre qui passe sur M6, où l’on parle de cuisine et de pâtisserie orientale et de son évolution et c’est comme ça qu’elle est remarquée pour venir faire quelques chroniques télé dans C’est au Programme sur France 2. Pendant trois ans, Sherazade a également une émission sur Samira TV, la chaîne de télévision gastronomique algérienne et raconte ainsi, comme son nom désormais, l’indique, des histoires. Et à chaque histoire, son plat « les gens se sont attaché à Sherazade avant la recette… » et c’est comme cela que sa notoriété explose en Algérie et dans le monde arabe.
Aujourd’hui, toujours très attachée à sa culture, Sherazade propose de découvrir sur place à Paris, sa cuisine algérienne, mais « à l’image de l’Algérie ». Pas de carte fixe, ici la cuisine va régulièrement changer « J’adore toute la cuisine algérienne avec ses variantes ». Chaque plat traditionnel a une petite touche « Sherazade » : « Quand je prends un plat algérois, j’ai du mal à le faire juste avec de la cannelle, je vais y ajouter du curcuma et du poivre. J’en met presque dans chaque plat… »
Cependant, comme le dit Sherazade : « En Algérie, la cuisine c’est comme une religion quand on a une recette de grand-mère, il ne faut pas y toucher… » mais la cheffe algérienne n’hésite pas à dire aussi qu’il faut s’ouvrir sur le monde.
Le restaurant salon de thé Mosaïc de Sherazade est un magnifique lieu, entre tradition et modernité. On n’est absolument pas dans le cliché oriental que l’on peut croiser ici ou là dans la capitale. Depuis le début de son blog, Sherazade pensait ouvrir un lieu comme celui-ci et c’était presque normal que celle qui se fait appeler « l’ambassadrice de la cuisine algérienne » finisse par l’avoir : « Ici, c’est mon histoire et mon parcours, et c’est le début d’une nouvelle étape parce qu’il faut un lieu pour faire parler de la cuisine, mais aussi de la culture algérienne… »
Avec Mosaïc, Sherazade a su s’entourer. Ainsi, en cuisine, c’est Safia qui est restée 10 ans dans les cuisines de Guy Savoy qui est aux manettes, une façon de dire que la partie restauration n’est pas prise à la rigolade. Samedi 11 mai, pour le premier samedi du ramadan, cuisine et culture sont au rendez-vous du lieu avec l’artiste Malek Amiar. Pendant tous le mois, tous les vendredis et samedi, les musiques et les saveurs vont faire magnifiquement tourner les têtes du 110 boulevard Sébastopol.
Mozaïc by Sherazade
110 boulevard Sébastopol
75003 Paris
Mots-clés : pâtisserie algérienne - ramadan - Algérie Paris