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L'Arepa, street-food vénézuélienne en plein coeur de Bordeaux

Ecrit par Nathalie Zema le 01.07.2019

Depuis quatre mois a ouvert à Bordeaux un restaurant fast good vénézuélien plein de charme. Non loin du marché des Capucins se niche l’établissement de Patricia, l’Arepa. Une cuisine ouverte, une salle à la décoration faite maison par la chef elle-même et une cuisine de produits frais et locaux avec une touche d’exotisme.

 

Photo 7deTable.com


L’arepa est une crêpe typique du Venezuela à base de maïs, un plat familial devenu un must eat en street food sud-américaine, et la spécialité de Patricia. Cette femme pétillante a une histoire assez exceptionnelle. Née en Colombie, elle a ensuite vécu au Venezuela où elle a travaillé dans des palaces et autres hôtels cinq étoiles. Elle y a assisté des chefs allemands, français...

Forte de cette expérience, elle a poursuivi son bout de chemin en Martinique où elle a officié sur des voiliers de luxe. C’est alors qu’un de ses clients lui propose de venir cuisiner pour lui un été au Cap Ferret. Elle accepte son offre et visite Bordeaux dont elle tombe amoureuse. Elle y aménage en 2008, suivie par ses quatre garçons.

Arrivée dans la capitale girondine, elle ouvre d’abord un food truck à partir d’un vieux camion réaménagé. Les clients affluent et son succès l’incite à tenter une nouvelle aventure : l’Arepa. Ce restaurant est né de la solidarité et du soutien de sa famille et de ses clients.

Ces fils, tout d’abord, ont tous donné un coup de main. Dartagnan, l’aîné, est aussi passionné de cuisine et remplace Patricia quand elle se repose. Pablo a géré tout ce qui relève du graphisme comme les cartes et menus. Roberto, qui aide régulièrement au service, a bricolé et aménagé le restaurant. Enfin, Jéronimo a poussé sa mère à ouvrir le restaurant. Tous les quatre ont participé à la création de ce lieu convivial.

Patricia s’est chargée de la décoration : à partir de planches de bois brut, elle a réalisé un bar coloré et une grande table puis, en chinant, a trouvé de quoi compléter sa salle. Le restaurant n’est pas encore tout à fait terminé nous confie-t-elle, et en effet, ne vous laissez pas rebuter par la devanture qui n’est pas encore finalisée.

Mais des clients fidèles aussi sont venus apporter leur pierre à l'édifice : l’un a donné des fauteuils, un autre a peint une fresque sur un des murs. Möka le street artist bordelais aime apparemment la cuisine de Patricia et a réalisé le tableau avec le toucan qui colore et égaye le fond de la salle. De cette entraide est né ce restaurant sans prétention et convivial. 

Alors, qu’est-ce que l’on y mange ? Patricia a le tour de main pour l’arepa, évidemment ! Grâce à la cuisine ouverte, il est possible de la voir préparer ses galettes. La cuisson est très sensible : pas assez cuit, c’est immangeable et à quelques secondes près c’est cramé. Entre la crêpe et la pizza, la texture est surprenante et légère : croquante à l’extérieure, moelleuse à l’intérieur.

L’arepa est garnie selon les goûts : pour les gringos préférant les produits franchouillards existe une version jambon fromage à la façon d’une crêpe complète. Pour les végétariens et les vegans, Patricia propose une version de l’arepa sans produit animal, garnie de petits légumes plein de saveurs, de banane plantain et d’avocat frais.

Pour les gourmands curieux qui veulent tenter les saveurs vénézuéliennes, l’arepa typique est constituée d’effiloché de bœuf, de petits haricots noirs ronds, de fromage et de banane plantain mûre frite. Cette préparation découle du plat traditionnel vénézuélien appelé pabellon criollo, composé d’effiloché de bœuf épicé accompagné de riz blanc et d’haricots noirs. Des tajadas, les bananes plantain bien mûres et cuites dans l’huile, et une salade agrémentent le plat. Ce plat typique est proposé à la carte de l’Arepa ou en version galette. Le bœuf est fondant et parfumé, le plat ne pique pas, mais regorge de saveurs. Les haricots noirs sont petits et apportent de la texture au plat. Les tajadas donnent un léger goût sucré et une texture fondante qui rejoint celle de la viande.

Encore une petite faim ? Les desserts maison attendent : la fraîcheur d’une salade de fruits frais ou le quesillo, un dessert doucereux proche de l’œuf au lait avec une texture surprenante : proche de l’omelette fine japonaise mais caramélisée. 

Pour une envie de « tapas » qui changent, Patricia régale de ses spécialités accompagnées d’une sauce verte secrète, une sorte de chimichurri acidulé à souhait : yuca frita (manioc frit croquant), patacones (plantain vert frit, salé et croustillant), tajadas ou encore empanadas, mais à la farine de maïs contrairement à leur version argentine au blé. Ainsi, toute la carte est sans gluten. 

Patricia cuisine vénézuélien, mais excepté la variété de haricots noirs et la farine de maïs, elle se fournit intégralement sur Bordeaux : viande fraîche du boucher de quartier chez Gautier, légumes et fruits de saison au marché des Capucins. Une démarche locavore dans l’air du temps et dans l’esprit récup’ de sa déco : écolo, Patricia s’est engagée auprès de Surfrider à nettoyer les plages et au quotidien pour éviter le gaspillage alimentaire. Pas de surplus : quand il n’y en a plus en cuisine, il n’y en a plus à la carte.

Côté tarif, l’assiette a un excellent rapport qualité prix et un menu à 10 euros pour découvrir les arepas est proposé midi et soir. Les desserts maison sont à 2 euros 50 et le verre de vin à 3 euros. Accessible à toutes les bourses ! Cohérente avec sa démarche locale et écologique, Patricia accepte de remplir les tupperwares des clients pour les plats à emporter.

L’Arepa est donc une jolie découverte culinaire exotique et un endroit idéal pour les petites bourses voulant se faire plaisir avec une cuisine fraîche et entièrement maison. Du fast good latino !
 


L'Arepa
17 cours de l’Yser
33000 Bordeaux

 

Mots-clés : bordeaux restaurant - cuisine vénézuélienne - street-food

 

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