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Brasserie Léopold : la renaissance d’une institution aixoise

Ecrit par Fred Ricou le 24.11.2025

À Aix-en-Provence, la Brasserie Léopold s’offre une seconde vie. Entre héritage et modernité, le chef Mathieu Vastel redonne sens à la cuisine de brasserie pour une renaissance des plus élégantes. 

 

Brasserie Léopold - D.R

 

À Aix-en-Provence, il y a des adresses que l’on croit disparues, mais qui continuent de battre dans le cœur des habitants. La Brasserie Léopold en fait partie. Depuis 1936, elle vit au rythme de la ville, à un pas de la Rotonde. À l’époque, Léopold Bonnet y avait ouvert le Relais Saint-Christophe, repère des notables et des curieux venus boire un café ou refaire le monde. Son fils Jean-Paul lui donna ensuite son nom, et la maison devint tout simplement Léopold, une véritable institution locale, souvent pour les déjeuners professionnels en semaine et familiaux le week-end. 

 

Puis, comme tant d’autres belles endormies, elle s’est éteinte, doucement. Jusqu’à ce que le groupe Dimacco décide, près d’un siècle plus tard, de rallumer la lumière. Après des mois de travaux, la Brasserie Léopold a rouvert ses portes à l’été 2025, dans le rez-de-chaussée rénové de l’hôtel Saint-Christophe. Et depuis, Aix s’y retrouve à nouveau, entre une assiette bien dressée et un verre de blanc frais.

 

Le chef Mathieu Vastel (passé, entre autre, par les cuisines de l'hôtel Prince de Galles à Paris, au moment où Stéphanie Le Quellec officiait) a pris la tête des fourneaux avec l’élégance tranquille de ceux qui connaissent leur métier. Pas de tape-à-l’œil : ici, on parle de cuisson, d’assaisonnement, de justesse. Le foie gras maison a ce goût franc et bien assaisonné que l’on attend, soutenu par un chutney pomme-poire-vanille qui va le souligner sans jamais véritablement prendre le dessus. L’œuf parfait, archétype de la brasserie contemporaine, se démarque par une idée simple et lumineuse : une beurre noisette rehaussée d’une purée de… noisettes ! Il fallait y penser. Le jaune d’oeuf nous fait fondre, les petits champignons sont cuit avec précision. Dés l’entrée, nous savons que nous avons affaire à quelqu’un en cuisine. 

 

Les Saint-Jacques, nacrées comme il faut, reposent sur un lit de poireaux sans crème, relevées d’une sauce montée à la pomme de terre. C’est fin, précis, plein d’esprit. Le vol-au-vent de langoustine, feuilletage maison, ris de veau bien cuit et quenelle de volaille, rappelle la cuisine d’autrefois, dense et généreuse, mais pensée pour aujourd’hui. On retrouve dans chaque plat une intention claire : redonner à la brasserie ses lettres de noblesse.

 

En dessert, le chef se permet un double clin d’œil. Le mi-cuit au chocolat 70 %, surmontée d’une tuile cookie et glace, assume son côté régressif — riche, chaud, ultra gourmand. La Tatin, elle, joue la légèreté : plus fruit que caramel, plus fraîcheur que sucre, elle s’impose comme une respiration finale.

 

Le service de cette « nouvelle » brasserie est efficace, les assiettes bien rythmées, l’ambiance bruyante juste ce qu’il faut. On retrouve ici ce qu’une brasserie doit être : un lieu vivant où l’on vient autant pour la cuisine que pour l’atmosphère. Avec cette réouverture, la Brasserie Léopold confirme que la tradition a encore de l’avenir, à condition de la traiter avec exigence et sincérité.

 

 

Brasserie Léopold

2 Av. Victor Hugo,
13100 Aix-en-Provence

 

Mots-clés : Aix-en-Provence - Brasserie mythique - restaurant aix

 

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