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Abstinence, assiettes à partager pour gourmands en manque de restaurant

Ecrit par Fred Ricou le 11.06.2021

Hemingway l’écrivait dans son récit personnel : « Paris est une fête ! ». Pied-de-nez à l’époque que nous venons de vivre, Abstinence souhaite à tous prix y revenir. C’est très bien parti !

 


 

Il fallait que nous le choisissions bien, ce premier restaurant en terrasse, avec tous ces mois perdus, forcé de ne plus aller s’attabler. Nous les avons tous vécus comme une véritable Abstinence… Tiens, « Abstinence », quel drôle de nom ! Installé depuis quelques semaines Avenue de la Motte-Piquet, à quelques centaines de mètres de la Tour Eiffel, le restaurant Abstinence est le petit frère du Fitzgerald, pas très loin de là. 

 

C’est le deuxième restaurant de Guillaume Benard. Abstinence se veut légèrement différent de l’image un peu sage de son premier, avec une cuisine de partage totalement décomplexée par rapport au cadre rigoureux de cette partie du 15e. Comme nous l’indique Antoine Roussier, le directeur du lieu, le restaurant était prêt pour l’ouverture… en Octobre. « Mais l’on a été “puni” comme les copains » ajoute-t-il. 

 

Dans un esprit franco-italo-américain des années 30-50 pour l’esthétique, avec un mélange d’acier, de marbre, de banquettes comme dans un diner américain, on y ajoute une bonne humeur et une générosité dans les assiettes.

 

Si le Fitzgerald, c’est le gentil garçon, un peu conventionnel (Blanquette de veau et côte de veau), qui travaille bien et qui rapporte de bonnes notes à l’école, son petit frère, Abstinence, est plus branché sur les copains et la fête. « L’idée d’ici est “Venez, partagez, profitez des joies charnelles de la vie dont on a été privé quelques temps…” » assène Antoine Roussier. Chouette programme. 

 

À la tête des cuisines, on trouve le chef Lucas Felzine. Les gourmets parisiens le connaissent bien. C’est lui qui a réussi à mettre en avant pendant quelques années la cuisine Nikkei, cette fusion de la cuisine japonaise et péruvienne dans son ancien restaurant, Uma.

 

Chez Abstinence, dont il est le chef exécutif, sur les deux restaurants (et bientôt trois, nous en reparlerons) il réussit à la fois à réunir des produits, souvent en circuit court, d’excellente qualité avec qui il travaillait déjà auparavant et il en fait une très belle carte de plats à partager. Pour faire le parallèle avec les deux endroits, le Fitzgerald c’est une excellente bistronomie, mais, Abstinence, renforce le côté partage et les idées qui vont bousculer un peu les clients.  

 

« Ici, on se permet de petits écarts avec des épices que personne ne connaît » explique Lucas Felzine « On utilise de la cardamome noire, de la lavande aspic, ou des feuilles de laurier indien, du gingembre rouge… tout ce que les gens ne connaissent pas. On va aussi faire quelques fermentations : Là, par exemple, on a fait mariné des poireaux avec un miso à la noisette que l’on a fait il y a huit mois, quand je suis arrivé… Je me sers un peu de tout ce ce que j’ai vécu avec Uma, pour le redéfinir sur une cuisine beaucoup plus centrée sur le produit et beaucoup plus simple. » 
 

 

Tout arrive presque en même temps, puisque c’est le partage que l’on recherche. On se met en jambe avec de délicieux petits beignets à la farine de châtaigne, au bruccio, c’est léger, goûteux avec un rosé Corse, c’est parfait. Après, et c’est là que l’on rejoint un peu l’esprit « tapas » du lieu, on peut prendre par la suite quelque chose d’assez simple dans les faits : un pan con tomate sur lequel Lucas Felzine allonge langoureusement de la Morcilla Ibérique, qui est à mi-chemin entre le saucisson, le chorizo et le boudin noir. 

 

Et puis, quand on a encore un peu faim, on ne va pas hésiter à demander des gnocchis aux petits pois, maison bien entendu, dont la sauce au gorgonzola est à tomber ! Et l’on ne vous parle pas du poulet, à la fois fondant et croustillant. En dessert, pour finir tout en légèreté, il faut bien cela, un millefeuille vanille déstructuré, aux cacahuètes grillées et caramel qui finit ce repas en tout en gourmandise…

 

Chez Abstinence, la carte bouge régulièrement, toutes les deux trois semaines il y a de la nouveauté en fonction de la saison. Et si nous avons employé le mot tapas, le chef tient, tout de même, réellement à parler de plat à partager. On ne s’appelle pas ironiquement Abstinence pour rien :  une « Une bouchée ce n’est pas assez » assure le chef « un tapas, c’est tout petit ! C’est deux trois bouchées. Là, on a quand même à manger… C’est un mini plat, cela permet d’aller piocher dans l’assiette de son voisin ». Vu comme ça.  

 

On pioche dans l’assiette du voisin ! On pioche donc dans l’assiette en face de nous, à côté, sur les bords. On essaye de tout goûter… Pour ne plus jamais être en abstinence de restaurants ! Comme termine Antoine Roussier « C’est un beau lieu de vie ! » Pas faux, on reviendra entre copains !

 

 

Abstinence

47 Avenue de la Motte-Picquet

75015 Paris

 

Ouvert 7 jours sur 7

11h-23h

 

Mots-clés : Restaurant abtinence Paris - Chef Lucas Felzine - restaurant Tour Eiffel

 

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