Un peu moins de six mois après la Loi Alimentation en réponse aux crises traversées par le secteur agricole, les mesures visent à défendre les agriculteurs et à accroître leur pouvoir d'achat, en contraignant les géants de la distribution à respecter la réalité économique. Les bases du chantier sont désormais plantées et ce début plutôt expérimental demande une adaptation progressive de la part de tous les acteurs concernés.
Mercredi 24 avril, le conseil des ministres s'est rassemblé pour aborder les cinq prochaines ordonnances bientôt en vigueur dans la Loi Alimentation. La mesure, lancée par Emmanuel Macron aux prémices de son quinquennat, se place en faveur d'une meilleure rémunération des agriculteurs en mettant fin à la course aux prix bas, pour laquelle les quatre grandes instances de distribution se livrent un combat acharné du plus rentable. A terme, le gouvernement espère parvenir à équilibrer les relations commerciales et agricoles, tout en assurant par là-même une alimentation saine, durable et accessible à tous. Ces nouveaux textes étaient très attendus et ont pourtant susciter la méfiance des agriculteurs ainsi que le mécontentement des coopératives agricoles.
Pourtant, les ordonnances mentionnent de nouveau les prix excessivement bas proposés en grande surface et totalement déconnectés de la réalité économique, qui ne rendent pas compte des coûts de productions des producteurs. C'est pour cela que le gouvernement a imposé l'arrêt des promotions type "1 acheté, 1 gratuit" au rayon alimentaire et s'est également décidé à relever le seuil de vente à perte, pour éviter que de nouvelles affaires telles que celle de Nutella, ne se reproduisent. Toutefois, les agriculteurs, premiers supposés gagnants à la suite de ces mesures, regrettent de ne pas pouvoir parler de réels changements ou encore d'impact positif, comme on leur avait promis. Phénomène étrange puisque l'augmentation des produits alimentaires est effective de + 4% en moyenne. Mais il est où l'argent ? Il est où ? Distributeurs et industriels se jettent mutuellement la pierre et le gouvernement peine à trancher. Il se défend donc en déclarant qu'il est trop tôt pour établir un bilan concluant en à peine six mois, bien qu'on puisse observer une nette amélioration des conditions de la filière laitière.
Les agriculteurs espèrent donc que cette loi, censée les préserver, finira par porter ses fruits. En attendant ont été votés la séparation de vente et les conseils phytosanitaires concernant la réduction de pesticides ainsi que l'obligation, par les chambres de l'agriculture, d'inclure dans leur mode de pensée, la notion de bien-être de l'animal et de transparence sur les conditions sanitaires. À cet effet, les agents publics du Mininstère de l'Agriculture vont connaître une extension de leur pouvoir judiciaire, par le biais de contrôles récurrents.
Source : France Info - Le Point - L'usine nouvelle
Mots-clés : Loi Alimentation Agriculteurs - Ordonnances Sanction judiciaire - Résultats mitigés