C’est certainement l’une des meilleures nouvelles que l’on attendait, d’un point de vue culinaire, dans la Région Sud. L’Huile d’Olive de Provence obtient enfin son Appellation d’Origine Protégée. Un véritable gage de reconnaissance au niveau européen.
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C’est l’une des fiertés du patrimoine gastronomique provençal. Vertes ou noires, les olives se retrouvent forcément sur les tables à l’apéritif et son huile est quasiment dans toutes les recettes locales. Que cela soit dans les farcis, la ratatouille, l’anchoïade ou l’aïoli et encore beaucoup d’autres, l’huile d’olive est au sud ce que le beurre et la crème sont en Bretagne et en Normandie, une évidence.
Le 21 février dernier, l’INAO - Institut National des Appellations d’Origine - a enfin donné son aval pour que L’Huile d’Olive de Provence soit reconnue à l’échelle européenne. Cette décision est à la fois une reconnaissance, mais également une protection pour ce beau produit du sud de la France.
Sur les marchés provençaux, les touristes et les locaux sont heureux de pouvoir s’acheter une belle bouteille d’huile d’olive artisanale. Ce n’est pas donné mais, à l’instar d’un produit de luxe, on peut se faire plaisir et dépenser au minimum entre 8 et 10 euros pour un litre d’huile. Au minimum… Une très bonne huile, par exemple des Baux-de-Provence, première pression à froid se vendra aux alentours d’une vingtaine d’euros le litre et pourra même, dans de très très bonnes conditions, se retrouver sensiblement au prix de 50 euros. Trop chère ? Possible…
Certains en profitent, au dépens des touristes, pour vendre une huile étiquetée « de Provence » mais qui se retrouve plus souvent à être Espagnole ou provenant d’Afrique du Nord, alors que le prix indiqué, lui est bien « de Provence ». Cette A.O.P, justement, va protéger l’Huile d’Olive de Provence de toute fraudes a l’instar, dans la même région, du Thym de Provence, devenu depuis 2018, une I.G.P. Avec un cahier des charges extrêmement rigoureux, il faudra désormais montrer patte blanche pour s’affranchir de l’étiquette « Huile d’Olive de Provence ».
Obtenue exclusivement par des procédés mécaniques et principalement à partir des variétés Aglandau (au moins 20 %), Bouteillan, Cayon et Salonenque, l’A.O.P « huile d’olive de Provence », porte à la fois sur le terroir, les différentes variétés mais également le savoir-faire et l’histoire des lieux. On a trouvé dans la zone des traces de pressoir à olives datant du VIe siècle avant J-C et aujourd’hui il y a plus de deux millions d’oliviers sur le sol.
Pour devenir l’A.O.P « Huille d’Olive de Provence » le combat été long du côté des producteurs oléicoles. Rencontré lors de l’actuel Salon international de l’Agriculture, Gilles Chabert, le président de la Coopérative Oléicole La Tavernaise dans le Var explique le chemin qu’il a fallu parcourir : « Il faut de la persévérance est une grande capacité d’adaptation aux changements climatiques pour avoir une olive de qualité permanente. » Le Moulin de Tavernes est médaillé depuis quinze ans. Pour ce faire, l’entreprise a formé régulièrement les coopérateurs, l’agriculture avec le temps est devenue de plus en plus raisonnée, de moins en moins de pesticide ont été utilisés, et les rendements sont stable.
Pour Gilles Chabert, cette A.O.P est une garantie pour le grand public d’un produit de qualité et d’origine : « Il faut ainsi arrêter de penser que l’huile est un mélange d’olives du Maroc, d’Espagne et d’Italie. Le groupement des oléiculteurs varois certifie que tout ce qui est de l’A.O.P vient d’olives récoltées sur le terroir… »
La Provence est une région extrêmement touristique. Si cette A.O.P confirme le travail des oléiculteurs, elle va ainsi assurer aux touristes une huile de qualité qu’ils pourront acheter les yeux fermés sans, comme régulièrement, se faire avoir…
Mots-clés : huile d'olive provence - Appellation d'Origine Protégée - Vaucuse Var