Plat du jour - Environnement

Les chefs s'engagent contre la pêche électrique

Ecrit par Fred Ricou le 11.01.2018

Inconnue du grand public mais dont la destinée s’apprête à ressembler à celle en eaux profondes, la pêche électrique est un véritable désastre écologique. Si, pour le moment, on ne connaît que très peu ses méfaits à long terme, plusieurs chefs français s’engagent au côté de l’association Bloom, association « entièrement dévouée aux océans et à ceux qui en vivent ».

 
 
La technique de la pèche dite « électrique » est censée être interdite depuis 1998 par la Commission européenne. Pourtant plusieurs chalutiers, particulièrement dans la mer du Nord et par dérogations, sont équipés de systèmes qui ne laissent aucune chance aux poissons plats qui vivent dans les sédiments. En effet, des décharges sont envoyées et tuent à la fois les poissons, mais également tout l’écosystème vivant.
 
Les promoteurs du chalut électriques, quant à eux, se cachent derrière une écologie de convenance : les bateaux sont plus petits et utilisent donc moins de carburant. Les Pays-Bas justifient leurs autorisations au titre de la recherche scientifique et de l’innovation. Bref…
 
Avec l’association Bloom engagée dans l’environnement des océans et qui se bat depuis plusieurs années pour une pêche durable, plusieurs chefs ont fait part de leur refus de se servir des produits de cette pêche et avec un manifeste, inciter d’autres professionnels à en faire autant.
 
Rédigé par le chef doublement étoilé Christopher Coutanceau à la Rochelle, le Manifeste des chefs a été présenté à la conférence de presse de l’association au Parlement européen.
 

« Nous, les soussignés, sommes des Chefs de cuisine proches de la nature, de l’artisanat responsable et des beaux et bons produits. En tant que tels, nous sommes scandalisés par la pratique de la pêche électrique en Europe. L'usage du courant électrique dans le milieu sauvage est impensable tant il génère un carnage écologique. Les chalutiers électriques produisent des captures d'une qualité déplorable, stressées et souvent marquées d'hématomes consécutifs à l'électrocution. Les poissons sont de si mauvaise qualité qu’on ne peut rien en faire. De plus, la pêche électrique est non sélective et menace de mettre en péril tout organisme vivant au fond de l'océan.

Nous refusons de travailler des produits issus d'une méthode de pêche condamnant notre avenir et celui de l'océan. Avec les pêcheurs artisans et récréatifs, ce sont des dizaines de métiers qui vont disparaître ainsi que notre culture, notre patrimoine.
En attendant et dans l'espoir que la pêche électrique soit interdite en Europe, comme ailleurs dans le monde, nous nous engageons formellement à n'acheter aucun produit de la mer issu de cette méthode de pêche. »

 

Ils sont aujourd’hui plus de 210 chefs à l’avoir signé, français et européens, dont les prestigieux Olivier Roellinger, Hélène Darroze, Yannick Alléno, Gérald Passédat, Anne-Sophie Pic,  Jean-Michel Lorain, Laurent Petit, Éric Guérin, Aranaud Lallement, Édouard Loubet, César Troigros, Christophe Hay, Michel Rostang, François Pasteau, Thomas Buhner et Heinz Wikler en Allemagne, Raymond Blanc au Royaume-Uni, Quique Dacosta et Elene Arzak en Espagne ou encore Antonio Cannavacciuolo et Alfonso & Ernesto Iaccarino en Italie…

Le Manifeste se trouve en cliquant içi

 

Mots-clés : chefs engagement - pêche électrique - association bloom

 

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