Le Parmigiano Reggiano devient un nouveau terrain de conflit d'ordre culturel entre la France et l'Italie. Lactalis, le premier groupe mondial de la filière laitière serait intéressé par le rachat de Nuova Castilli, grand exportateur de fromages italiens. Un moyen pour le français d'asseoir son hégémonie dans la péninsule, ce qui agace nos voisins transalpins.
Une nouvelle altercation importune l'amitié franco-italienne et cette fois-ci, les hostilités n'ont pas un motif territorial mais bien culturel. La rumeur courre que la marque historique italienne, Nuova Castelli, fondée en 1892, serait menacée de rachat par le géant français de la filière laitière. Ce ne sont encore que des bruits de couloirs et pourtant, l'Italie aboie son indignation. Si la nouvelle dit vraie, Lactalis s'emparerait alors de la 6e entreprise spécialisée dans l'exportation de produits italiens. Le géant possède déjà un tiers du marché national avec, à son actif, Galbani, Invernizzi, Cadermatori, Vallelata, Locatelli et Parmalat, cette dernière ayant fait l'objet d'une violente esclandre lors de son appropriation en 2011.
Depuis 2014 déjà, le groupe Nuova Castelli est détenu à 80% par les fonds du britannique Chaterhouse Capital Partners. L'investisseur aurait amorcé une réflexion partagée entre l'affiliation à un nouveau partenaire pour amasser des fonds d'investissement et la mise en vente du groupe. Parmi les acheteurs potentiels, le nom de l'italien Granalaro a circulé. Mais pour le moment, ni lui ni Lactalis ne souhaitent s'exprimer sur le sujet.
Le groupe spécialisé en fromages italiens AOP (parmesan, mozzarella et gorgonzola) apparaît aux italiens comme la réincarnation d'un patrimoine historico-culturel dont souhaite s'emparer les multinationales françaises, au même titre que les produits de luxe tels que Gucci, qui ont finit sous la bannière tricolore. Un ras-le-bol généralisé anime le président Ettore Prandini à la tête de Coldiretti, syndicat agricole majeur de la péninsule, qui postule que le rachat de Parmalat avait déjà été une erreur et que celle-ci ne peut se reproduire. Pour cela, il fait appel au gouvernement italien et le conjure de ne pas demeurer passif mais de réagir frontalement face à cette hégémonie hexagonale et à l'assaut des multinationales étrangères, en exigeant des marques italiennes qu'elles s'unissent pour prétendre racheter le groupe et conserver ainsi dignité et patrimoine historico-culturel.
Sources : Nouvel Obs - Le Figaro
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