Le Royaume-Uni a décidé de sortir de l’Union européenne après son référendum du jeudi 23 juin, alors les experts se penchent déjà sur les conséquences du Brexit. Avec sa sortie, les droits de douane britanniques vont réapparaître, ce qui va peser sur les exportations françaises et notamment sur celles de l’agroalimentaire. D’après les estimations réalisées par l’assureur-crédit Euler-Hermès, le top 3 des perdants français du Brexit sont le secteur des vins et spiritueux, le secteur laitier et celui de la boulangerie-pâtisserie industrielle.
C’est le vendredi matin au réveil que l’on a appris la nouvelle, le Royaume-Uni sort de l’Union européenne. D’accord, mais quelles vont être les conséquences pour l’économie française, et particulièrement les exportations de l’agroalimentaire français ? C’est le cabinet d’assurance Euler-Hermès qui a transmis ses estimations à l’Association Nationale des Industries alimentaires (ANIA). Le rapport établi que le Brexit va faire perdre 500 millions d’euros d’exportation française, soit 11 % du total des exportations qui est de 4,539 milliards. Ce résultat est conséquent, car 14 % des exportations de l’agroalimentaire français ont pour destination les îles britanniques rapporte l’AFP.
Les secteurs agroalimentaires d’après les estimations seront les vins et spiritueux à hauteur de 200 millions d’euros, les produits laitiers pour 70 millions et les produits de la boulangerie avec 57 millions. L’ANIA modère toutefois ces résultats en expliquant que « cet impact est purement mécanique. Les produits agroalimentaires français jouissent d’une grande réputation et sont souvent synonymes de qualité ». La qualité des produits français est mondialement reconnue donc le consommateur britannique n’aura pas forcément envie de renoncer à leurs achats passés. De plus, ces estimations sont à prendre au conditionnel, car on ne connaît pas les modalités de sortie de l’UE du Royaume-Uni.
En ce qui concerne les industriels, le point de vue est partagé. Pour certains comme Vincent Boulard, porte-parole du groupe de spiritueux Spirit France qui possède Calvados Boulard, Père Magloire et Armagnac Janneau, « Le Brexit va faire mal au marché des vins et spiritueux. La chute de la livre sterling va renchérir les produits français et limiter nos ventes ». Dans le cas contraire, le groupe Marie Brizard Wine & Spirits estime que la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE est salutaire : « La baisse de la livre est une bonne nouvelle pour nous. Nous leur achetons plus de Scotch whisky que nous leur vendons de vins et spiritueux ».
Dans une autre mesure, le président de l’Association de la Transformation Laitière française (ATLA), Olivier Picot ne voit pas le Royaume-Uni passer des réformes douanières dans l’immédiat : « Il n’y aura toutefois pas de conséquences dans l’immédiat, ni à moyen terme, je vois mal la Grande-Bretagne rétablir les droits de douane » ajoute-t-il à l’AFP. Il prend pour exemple les importations en Grande-Bretagne de fromages qui représentent 46 % des produits laitiers. Si les droits de douane sont rétablis, le fromage risque de devenir plus cher par les Britanniques.
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