S’il existe déjà des applications pour aider son prochain, Giveats devrait détonner dans le paysage food. Avec cette nouvelle appli disponible courant juin, il sera possible de commander et réserver un repas ou une table, mais également d’aider à nourrir des personnes dans le besoin.
Alors que la plupart d’entre nous sommes heureux de repartir déjeuner au restaurant en terrasse, de l’autre côté du miroir, plus de 8 millions de personnes en France dépendent de l’aide l’alimentaire. En même temps, 1,4 million de tonnes d’excédents alimentaires partent à la poubelle chaque année. Les deux chiffres sont incroyables, et d’autant plus, quand on les met l’un à côté de l’autre…
Les associations sont souvent débordées et l’on a pu le voir, encore plus, depuis que la crise sanitaire a commencé en mars de l’année dernière. Pour exemple : les étudiants. Ceux-ci vivaient déjà chichement et se sont retrouvés encore plus pauvres sans les petits jobs qui leur permettaient de tenir.
À côté de ces associations, la foodtech essaye également de faire bouger les choses en proposant des solutions innovantes. Une société française propose une application que l’on pourra tous télécharger dans quelques semaines. Courant juin, Giveats se retrouvera sur les différentes plateformes de téléchargement et devrait aider pas mal de monde. La start-up va ainsi proposer une application qui permet de commander un repas, à l’instar des grosses applications comme Just Eat, Deliveroo, Uber Eats et autres dans l’un des restaurants proposés (pour le moment, il en est prévu une quinzaine et tous Parisiens) ou encore même d’y réserver une table.
Contrairement aux autres susnommées, l’intérêt de cette appli vient surtout du fait qu’elle permet d’y ajouter un micro don, entre 1 et 5 euros, en pourboire, et ces pourboires seront entièrement reversés pour acheter de vrais bons produits ou de vrais repas aux restaurateurs directement, à bas prix, pour qu’ainsi des personnes dans le besoin puissent venir les récupérer, gratuitement.
Quatre cofondateurs sont à la création de l’application. Ils viennent tous d’univers très loin du social : l’un du marketing, l’autre conseillé en investissement, ou encore un troisième dans le business : Roméo Bernard, Joseph Pijeaud, Sidi Camara, et Anaïs Ferrández.
C’est justement cette dernière que nous sommes allés rencontrer, à la terrasse d’un café, pour lui demander comment les premiers restaurants partenaires avaient accepté de faire partie de l’aventure : « Cela a été un gros chantier. Déjà, de recherches sur Google, sur LinkedIn, pour voir ce qu'ils font » explique-t-elle à 7deTable « après, nous allons au restaurant pour leur expliquer et leur montrer. Nous avons visé des restaurants qui avaient déjà un « appétit » pour le solidaire. Ils savent qu’ils préparent énormément de nourriture et au lieu de jeter, ils peuvent aider des gens dans le besoin. Quand on va voir les restaurateurs, ils sont vraiment tentés »…
Comme aurait dit Michel Chevalet à l’époque : « Alors Giveats, comment… ça marche ? ». Giveats, c’est en fait deux applications. L’une est réservée aux « Givers » qui vont donc faire des dons en commandant leurs repas ou leur réservation. L’autre est réservée aux « Takers », ceux qui vont récupérer gratuitement ces dons chez les restaurants les plus proches. C’est pratique, une seule application en fonction de la situation dans laquelle on se trouve. Rassurons-nous, les livreurs qui apporteront leurs plats aux « givers » ne sont pas affiliés à une grosse société de livraison de plats cuisinés, mais à une filiale de La Poste, Stuart. Cependant, Giveats réfléchit déjà à avoir sa propre brigade de livreurs à l’avenir.
Maintenant, nous pouvons nous demander certainement si des personnes mal intentionnées ne vont pas profiter de cette application pour récupérer des repas qu’ils pourraient très bien se payer… Non. C’est impossible. Quand on va télécharger l’application « Takeats », celle-ci va demander un code d’activation que seule une association* à but humanitaire ou encore la Mairie de Paris - pour le moment - vont pouvoir donner aux personnes, référencées, dans le besoin.
Pour le moment, Giveats vise les personnes qui ont vraiment très peu de moyens pour s’acheter à manger, mais ont tout de même un smartphone : une famille où les parents ont perdu leur travail, de jeunes retraités qui gagnent très peu, des étudiants dans le besoin… Si l’on ne possède pas de smartphone, il est ainsi impossible d’utiliser ce service. Dans un avenir proche, l’équipe compte créer des cuisines mobiles, pour aussi nourrir les personnes qui sont en situation de très grande pauvreté.
Comme nous sommes face à une start-up, nous avons évidemment demandé à Anaïs Ferrández comment l’équipe de Giveats envisageait leur société à 5 ou 10 ans, pour voir un peu comment elle souhaitait la voir se développer : « Dans cinq ans, déjà, nous aimerions être bien établis en France, et d’ici dix ans, dans différentes villes européennes. L’application va également sortir en espagnol et en anglais. Il y a des personnes dans le besoin, ou même des « givers » qui ne parlent pas forcément français, et qui pourraient en profiter. Mais sinon, d’ici 10 ans, être présent à Londres, en Espagne, ou encore à Berlin. »
Quand la Foodtech rencontre le social, cela peut réellement créer de jolies choses. Dans le mois de juin, il faudra surveiller la sortie de l’application Giveats. Pour démarrer, elle va surtout fonctionner à Paris et particulièrement dans le 13e arrondissement, mais cela devrait grandir au fur et à mesure avec de plus en plus de restaurants parisiens, français et donc, nous l’avons vu, européens.
Ne plus être passif quand on commande ses repas et aider ceux qui ne le peuvent pas, c’est peut-être cela l’avenir de la livraison de plat à domicile, et ce, pour deux-trois euros de plus...
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*Au moment de l’écriture de cet article, nous ne savons pas encore quels seront les restaurants et les associations lié.e.s à l’application.
Mots-clés : don de nourriture - antigaspi - foodtech