En Champagne, des vignerons indépendants d'exception

 

Ils font tous partie du syndicat Vignerons indépendants, un label qui garantit qu’ils n’appartiennent pas à une coopérative agricole. Un vigneron indépendant cultive sa vigne, élève et commercialise lui-même son vin. Il fait tout, quoi. « Ils », c’est l’association Champagne, Terroirs, etc. qui réunit une dizaine de vignerons de Champagne. La plupart issus de familles de vignerons qui officient dans le champagne depuis plusieurs générations, ils ont créé ce nouveau groupement en novembre dernier en l’officialisant à L’Assiette Champenoise, le restaurant 3 étoiles d’Arnaud Lallement.

 

C’est pour faire découvrir leurs terroirs et mieux faire connaître leur champagne en France et à l’international que ces dix familles de producteurs champenois ont choisi de se réunir. Leur slogan est simple 1 philosophie, 10 identités. Ils sont tous maîtres de leur de sol, de leur sous-sol et de leur savoir-faire. L’association Champagne, Terroirs et Cie œuvre dans le respect de l’environnement et travaille en agriculture raisonnée ou H.V.E (Haute Valeur Environnementale). Tous ont, par rapport aux gros du secteur, de « petites » exploitations, pas plus de 14 hectares. 

 

S’ils ont choisi d’être à peine une dizaine, c’est réellement pour cela ne cela soit pas trop compliqué à gérer, à la rigueur dans quelques mois, ils pourront peut-être passer à entre 12 et 15, mais c’est cette solidité des 10 qui fait leur force. Champagne, Terroirs et cie, est vraiment là pour montrer que les petits vignerons font également de grands champagnes.

 

Pour la plupart, ils sont vendus à l’international. Ainsi François Secondé n’hésite pas à affirmer que 40 % de sa production part pour le Japon, les États-Unis, la Belgique, la Suisse et l’Allemagne. Sur ses 44 000 bouteilles annuelles, pour 5,5 hectares on peut dire que c’est quand même très correct !

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Si le vigneron dans l’imaginaire collectif est souvent lié aux « hommes qui travaillent la terre », les femmes sont également extrêmement présentes en Champagne et si l’on a l’impression qu’elles « émergent » dans ce milieu, on est assez rapidement repris par Virginie Bergeronneau qui l’affirme : « Ce n’est pas qu’elles émergent, elles ont toujours était présente, mais l’on ne parlait pas d’elles ».

 

Virginie est la fille de Florent Bergeronneau et de Véronique Marion des Champagnes Bergeronneau-Marion. Revenu depuis peu de temps d’Australie après un BTS Viticulture-oenologie et d’une licence de commerce, elle arrive pour travailler avec ses parents dans le sublime et rare clos de la région qui donne la cuvée exceptionnelle « Le Clos Bergeronneau ». Si pour le moment elle officie sur le domaine familial, elle compte dans quelques mois avoir sa propre parcelle de vigne pour faire un champagne qui sera à son image. Nous reverrons dans quelques mois, sur 7 de Table, cette jeune femme de 23 ans pour découvrir sa manière d’envisager son métier et la manière dont elle va s’y prendre pour le faire évoluer.
 
Virginie Bergeronneau n’est donc pas la seule femme qui travaille dans les vignes de Champagne, Delphine Colin est à la tête avec son mari et son beau-frère des Champagnes Colin, une maison familiale depuis sept générations. Récemment, elle a créé un champagne Blanc de Blanc 100% Chardonnay intitulé Enjôleuse. Une très jolie dentelle décore cette belle bouteille blanche qui apporte encore plus au champagne ce petit côté sexy et débridé dont il ne manque pas (Chérie ! Apporte les fraises, j’ai pris du Champagne !).
 
Le Champagne Dauby fait également partie de cette association de vignerons indépendants. Existant depuis 1956, aujourd’hui avec leur 8 hectares, c’est un champagne « féminin » qui sort de leurs cuves puisque celui-ci est officiellement présenté, pour faire un pied de vigne nez à des siècles de générations patriarcales,  comme un champagne familial mais de « Mère et fille ».
 
Alors que le consommateur va, au contraire d’un vin rouge, devoir hésiter au supermarché entre une grande maison et un champagne bas de gamme, il serait peut-être temps de regarder les (grandes) petites maisons de Champagne qui proposent de fantastiques crus à des prix beaucoup plus modestes, aux alentours de 15-20 euros la bouteille, ce qui pour la qualité exceptionnelle de ses vins est réellement à portée de tous.
 
Pour se faire, comme les mentions « Mise en bouteille au château / à la propriété » que l’on peut trouver sur les bouteilles de vin qui peut aider, en partie, à choisir un vin de qualité, le Champagne fait de même avec différents petits sigles :
 
RM : récoltant / manipulant (les bouteilles des vignerons de l’association en sont toutes siglées.)
CM : coopérative / manipulant
RC : récoltant coopérateur
NM : négociant / manipulant
 
Récemment François Hollande a recommandé de pratiquer l’œnotourisme, il est donc grand temps également d’aller se balader aux alentours de Reims pour rendre visite (uniquement sur rendez-vous) à ces vignerons indépendants de belles qualités.
 
Allez, on vous ressert une petite coupette ?

Retrouver l'association en cliquant : Champagne, terroirs, et cie