Le moment des fêtes est indéniablement le moment des petits plaisirs que l’on ne se fait pas en temps « normal ». Si l’on peut consommer du caviar toute l’année, les fêtes de Noël sont le moment idéal pour le faire. Cette année, pas de caviar iranien, russe ou français, on le déguste d’outre-Quiévrain… en Belgique !
Du caviar belge ? Oui, du caviar belge ! L’aventure est récente par rapport à ses confrères ancestraux. L’histoire du caviar belge date de 2002, mais l’histoire de la société qui le lance est beaucoup plus ancienne et commence par de la meunerie. Des meuniers belges spécialisés dans la farine (évidence…), mais également dans l’alimentation pour les animaux, dans les années 80-90, changement légèrement de direction, ou plutôt de nouvelle direction : faire des farines pour les poissons. L’aquaculture devrait faire un bond extraordinaire dans les années futures, c’est véritablement le moment de s’y intéresser, et pourquoi ne pas faire de la nourriture pour les esturgeons ? L’idée de travailler avec les esturgeons est dans l’odeur du temps, quelques autres initiatives européennes (France, Italie, Allemagne) s’y mettent sensiblement au même moment.
Les meuniers devenus alors nutritionnistes pour la pisciculture vont alors particulièrement se pencher sur les alevins d’esturgeons qui demandent une alimentation bien particulière, tout en continuant à faire des farines pour d’autres poissons. L’Allemagne est demandeuse, les résultats après recherche sont bons, il faut maintenant, pour aller un peu plus loin, essayer d’avoir ses propres alevins d’esturgeons pour perfectionner le produit. L’idée de cultiver du caviar commence donc à poindre…
Et c’est en 1990 « mille neuf cent nonante » que l’aventure du caviar belge démarre réellement, mais ce n’est que douze ans plus tard (due à la recherche, à une coopération russe et iranienne, et à la maturité des esturgeons) que la première récolte de caviar va donc se faire. Très soucieux d’un arbre généalogique solide, certains esturgeons « parents » sont encore aujourd’hui utilisés, vingt-cinq ans plus tard.
Aujourd’hui, devenue le Royal Belgian Caviar - la société livre parfois le palais du Roi des Belges, mais n’a pas encore le timbre officiel - le nom reflète à la fois la nature du Royaume belge, mais aussi la très belle qualité du produit final. Faire du caviar belge est réellement devenu une revendication de terroir. Le caviar belge est distribué dans le monde entier, il est fier de son côté local aussi bien d’un point de vue national que d’un point de vue européen et il est possible de le commander partout en Europe en moins de 24h. 40% de ce caviar est dédié au marché belge, les 60% restants vont au marché international et parmi eux, la Scandinavie, le Japon, l’Angleterre, La Corée du Sud en sont les meilleurs clients.
Le Royal Belgian Caviar propose plusieurs caviars : Gold Label, Osietra, Platinum, White Pearl (rare caviar blanc d’esturgeons albinos) et Beluga. Pour une petite boite de 30 grammes, les prix vont de 38 euros à 120 euros. C’est un produit d’exception qui permet de toucher au sublime, et ce pour, presque, toutes les bourses. Nous avons eu le plaisir et l’occasion de goûter l’Osietra, c’est un beau caviar qui fond sur la langue comme du beurre, il est très fin et très peu salé. À goûter simplement avec la petite cuillère en nacre vendue avec…
Devant le succès du caviar belge, il est impossible d’effectuer une commande pour Noël, mais les commandes pour le réveillon du 31 décembre sont ouvertes.
Mots-clés : caviar européen - caviar belge - oeufs esturgeons