La « taxe soda » ne passera pas. Le gouvernement renonce à cet amendement. L’état se prive de 590 millions d’euros. Le projet proposé par les députés Véronique Louwagie (LR), et Razzy Hammady (PS) mettait en place une nouvelle augmentation sur ces produits sucrés. Une hausse plus importante que celle établie sous le mandat de Nicolas Sarkozy en 2012. Ce rejet passé inaperçu s’appuie sur le fait que cette taxe n’aurait pas contribué à une diminution de la consommation des sodas.
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Inscrit dans le projet de loi de finances de 2017, le sujet était en discussion depuis juin dernier. Les deux députés visaient une augmentation de 21,47 euros par hectolitre, soit 4,6 centimes pour une canette. En 2012, la taxe représentait 7,53 euros par hectolitre, soit 2,51 centimes pour la canette. Une hausse que le gouvernement a jugé défavorable.
Alors que la taxe farine a disparu depuis le 17 novembre dernier, les députés prônaient une taxe sur les produits sucrés, en rapport avec une politique sur la santé publique. Un rejet qui soulage sûrement les fabricants de sodas. Une association de consommateurs CLCV (association nationale de défense des consommateurs et usages) contre cette taxe trouvait que « cette politique n’aurait pas d’effet tangible sur les comportements alimentaires et ne représenterait qu’un simple alourdissement fiscal ».
Une argumentation fausse, puisque la City University à Londres et l’université de Caroline du Nord, dans une étude récente démontre le contraire. Dans la revue Lancet Diabetes & Endocrinology, les résultats prouvent une diminution de consommation en boissons sucrées lors de la taxe soda de 2012.
Une explication donnée par un député, dans l’anonymat au magazine Le lanceur s’est exprimé à ce sujet « Le gouvernement ne veut pas augmenter les sodas à quelques mois des présidentielles, pour ne pas désespérer les banlieues. Cela sera perçu comme une taxe pour les pauvres ».
Des raisons qui ne sont pas tout à fait crédibles. Puisqu’en 2015, selon Le Lanceur, la marque Coca-Cola finance des actions spécifiques, mais surtout « la création d’un organisme public, lié au ministère des Sports, l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) pour 188.500 euros annuels (sur 3 ans) ». Un paradoxe puisque chacun sait que ces boissons contiennent trop de produits agissant sur le poids, sur le coeur, le cerveau, les dents…
Source : Le Lanceur
Mots-clés : taxe soda gouvernement - rejet amendement santé - publique consommateurs