Si certains sortent leur revolver en entendant le mot Culture, il semble que les Français soient plutôt disposés à dégainer couteaux et fourchettes. En effet, une étude du ministère de la Culture, sur les représentations de la culture indique combien la gastronomie compte. 1500 répondants ont été sollicités pour définir ce qui est de la culture et ce qui ne l’est pas. Ou pas trop.
Pour plus de la moitié au moins des répondants, une dizaine d’activités font indiscutablement partie de la culture : la visite de musées ou de monuments (84 %), la science (77 %), les voyages (73 %), la cuisine (62 %), aller au théâtre (62 %), lire la presse (58 %), écouter de la musique classique (57 %), lire des romans (57 %), jouer d’un instrument de musique (53 %) et aller au cinéma (50 %).
« La place de la science, de la cuisine et des voyages surprend d’autant plus que ces termes n’ont pas été spontanément cités dans les réponses aux premières questions », analyse le ministère.
Rappelons tout de même que le repas gastronomique des Français figure depuis 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Et l’UNESCO le présente comme suit :
Il s’agit d’un repas festif dont les convives pratiquent, pour cette occasion, l’art du « bien manger » et du « bien boire ». Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature. Parmi ses composantes importantes figurent : le choix attentif des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir ; l’achat de bons produits, de préférence locaux, dont les saveurs s’accordent bien ensemble ; le mariage entre mets et vins ; la décoration de la table ; et une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi à table).
Le repas gastronomique doit respecter un schéma bien arrêté : il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert.
C’est d’ailleurs ce que le ministère de la Culture met en relation avec les résultats de son enquête. « La faveur dont jouit ici la cuisine est sans doute à mettre en relation avec l’inscription récente par l’UNESCO du repas gastronomique des Français sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité et, plus particulièrement encore, avec la multiplication des émissions de télévision consacrées à la cuisine (Top chef, etc.). »
Elle est liée aussi à l’importance que les Français accordent à la cuisine comme élément constitutif de la culture française (33 % estiment que c’est un élément indispensable et 50 % que c’est un élément important pour définir la culture française) et qu’ils reconnaissent également comme participant de la culture « des autres » : 80 % des Français aiment les cuisines étrangères (75 % en milieu rural et 90 % dans l’agglomération parisienne).
On note ici que l’extrême hétérogénéité de la cuisine, qui peut aller de la haute gastronomie à la préparation rapide, aurait pu inciter un grand nombre de répondants à ne la considérer comme faisant partie de la culture que dans certains cas, mais une très large majorité (62 %) désigne pourtant la cuisine comme participant de la culture « dans tous les cas ».
On pourra retrouver l’étude analysée, décortiquée, et coupée en tranches fines chez nos copains de ActuaLitté.
Mots-clés : cuisine culture France - culture représentations enquête - ministère Culture gastronomie