Si l’on devait dater l’apparition littéraire du croissant (du moins en France) nous pourrions dire a priori 1863. C’est l’année de sa première parution dans un dictionnaire français. Littré écrit alors : « Petit pain ou petit gâteau qui a la forme d’un croissant ». Six années plus tard en 1869, c’est au tour de Pierre Larousse, dans le Grand Dictionnaire Universel du 19e siècle (Tome 5), de le définir ainsi : « Petit pain dont la forme est celle d’un croissant : les croissants se font avec de la farine de première qualité travaillée avec une eau qui contient des œufs battus »
On avance dans le descriptif, mais la première recette officielle mettra plus de 20 ans à être publiée ; en 1891, une première recette différente de notre croissant actuel. C’est en 1905 que la recette du croissant feuilleté a été publiée en France. Le succès de cette viennoiserie débutera après la Première Guerre mondiale et elle ne sera intégrée dans le Larousse Gastronomique qu’en 1938.
Mais revenons en arrière... Il y a longtemps, très longtemps... L’origine du croissant vient d’Autriche ! Il y a plus d’un millénaire (sans toutefois pouvoir dater précisément sa création) que les premières pâtisseries en forme de croissant sont fabriquées là-bas. Traditionnellement réalisé à Pâques dans les couvents, ce croissant sans pâte feuilletée ressemblait à la texture d’un kifli ou kipferl. L’arrivée en France daterait de 1549, où la Reine de France aurait fait servir quarante gâteaux en forme de croissants à l’occasion d’un banquet sur Paris. L’intention de l’époque était probablement de commémorer l’alliance entre François 1er et le Grand Turc. Officiellement Marie-Antoinette d’Autriche, originaire de Vienne, serait l’instigatrice en France du croissant à partir de 1770, d’où le nom de viennoiserie.
Les légendes autour de la création du croissant sont nombreuses, mais toutes chargées de farine et d’histoire. Lors du siège de Vienne par les Turcs en 1683, les Ottomans auraient attendu l’obscurité de la nuit pour creuser un tunnel sous les remparts de la ville. Les boulangers viennois toujours matinaux auraient donné l’alerte. Ainsi, pour célébrer la victoire autrichienne, ils auraient eu l’honneur de réaliser une nouvelle pâtisserie (Hörnchen : la petite corne) rappelant l’emblème du drapeau. Une légende identique à Budapest raconte l’arrivée des Turcs en 1686...
Une troisième légende raconte qu’un soldat propriétaire d’un café à Vienne se serait vu offrir à la fin de la guerre des sacs de grains noirs que les Turcs auraient abandonnée pendant leur fuite précipitée. Il fit alors moudre ces grains (de café) et tenta de les vendre aux Viennois, en vain. Associé à un boulanger de la ville, il voulut proposer cette boisson chaude accompagnée d’une pâtisserie. En mémoire de l’invasion, ils fabriquèrent alors des viennoiseries en forme de croissant turc.
Ce qui reste certain, c'est que le croissant hamburger, lui, est une invention australienne...
source: chefsandwines
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