Quatre enseignes de restauration rapide n'ont pas résolu leur problème de gestion de déchets, la secrétaire d'État à la Transition Écologique donne des noms : Domino’s Pizza, Subway, Five Guys, Exki.
Five Guys - Photo : Marcel Heil
Fin janvier, Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition Écologique, avait réuni une quinzaine de dirigeants des chaînes de restauration rapide en France, pour exiger un "plan de conformité" en matière de tri des déchets. Des contrôles improvisés sur l'ensemble du territoire français avaient en effet révélé qu'aucune des enseignes n'appliquaient la loi en vigueur depuis deux ans.
Le 20 mars dernier, Mariane Lacautre, 24 ans, est l’autrice d'une pétition sur change.org. Elle a invité le géant Mc Donald's à adopter une politique "Zéro déchet". Accusé de produire jusqu'à un kilogramme de déchets par seconde, le numéro 1 de la restauration rapide a été exhorté à montrer la marche à suivre. Plus de 122 000 signataires ont donc proposé une alternative biodégradable aux emballages jetables excessivement utilisés par les grandes chaînes.
Les 25 000 points de ventes de restauration rapide en France produisent chaque année 183 000 tonnes de déchets type emballages, ainsi que 60 000 tonnes de déchets organiques. Le cabinet déclare ainsi que « […] c’est un sujet important par rapport à nos objectifs de diminution des gaz à effet de serre ». Il s’agit d’un véritable défi pour le Ministère, qui insiste sur l’impossibilité d’exploiter et de recycler des détritus mélangés.
Les fast-foods se présentent donc comme la bête noire du gouvernement, contraint de multiplier les menaces, dans un soucis de la protection environnementale, devenue un enjeu urgent.
La secrétaire d’État avait en effet accordé un délai de deux mois, soit jusqu’à fin mars, pour que les enseignes puissent rendre un dossier témoignant d’initiatives originales et envisagées à long terme, concernant l’exécution du tri des flux. Mais l’échéance arrivée à terme, le Ministère déplore que « le compte n’y [soit] pas ». 50% des chaînes de restauration rapide n’a pas fourni les documents requis. Le gouvernement met donc à l’œuvre ses promesses punitives et se donne le droit de révéler publiquement quatre noms : Domino’s Pizza, Subway, Five Guys et Exki.
Outre la mauvaise publicité, ces grandes enseignes de renom sont passives de contentieux administratifs et judiciaires en cas de non-exécution de la réglementation, qui impose aux restaurants de s’équiper de poubelles distinctes (papier et carton, métal, plastique, verre, bois, alimentation). Le non-respect du tri des cinq flux peut mener jusqu’à la fermeture de l’établissement tandis que l’absence de tri des déchets organiques peut exposer à des sanctions pénales allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.
Quant aux dossiers parvenus (McDonald’s, Burger King, Starbucks, KFC, …), ils seront scrupuleusement étudiés dans le courant du mois d’avril, avant de pouvoir être, ou non, validés …
Mots-clés : tri déchets - transition écologique - Brune Poirson